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  • Photo du rédacteurParlons.anges

L'aube

Et puis un jour, tu en mourras. D'avoir vécu, d'avoir tellement vécu. D'avoir tellement aimé, d'avoir tellement pleuré, d'avoir porté le monde entier pour deux, pour trois, pour toi, pour tout ce qui vivent et n'auront pas vécu. Mais ce jour là, mon petit, mon tout petit, n'est pas encore venu. Il te reste tant de temps, entre ces deux neants qui font notre existence.


Alors, un jour, tu en vivras. A en faire pleuvoir des soleils. A en sécher le lacrymal d'un ciel qui sourit de nouveau. A en cueillir des fleurs d'hiver. A rallumer jusqu'au printemps. A aimer chacun d'entre nous, chacun, même ceux dont tu ne sauras rien. A en courir sur les étoiles, à en courir sur les poussières. Et à en faire pousser les lierres qui viendront bientôt sur nos ruines.


Une vie, une seule, entre les parenthèses du mort et du vivant. Comme une respiration qui s'incarne à ton souffle. Comme une âme dans l'argile qui te tiendra debout. Alors, et seulement ce jour là, tu pourras dire enfin que tu auras vécu. Et c'est là, sur le seuil d'une aurore éternelle qu'on se retrouvera. Par delà l'éphémère, comme deux moitiés de coeur qui n'ont toujours fait qu'un.




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