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  • Photo du rédacteurParlons.anges

Nativité

Ma fille, mon ange, mon tout-petit enfant.


Sais-tu que c’est déjà bientôt Noël. Et déjà si longtemps que je ne t’ai pas écrit. Il reste en ces moments, ceux des rites ou ceux des fêtes, selon que l’on croit ou simplement qu’on aime, il reste donc, malgré tout, dans ces moments, le trou béant de ton passage.


Vois-tu l’absence, avec le temps, s’est faite une amie douce. Un repère rassurant. Pareille à l’olivier séculaire au jardin, pareille au petit chat qui rentre à la même heure pour trouver sa chauffeuse, pareille aux crépitements d’une cheminée d’hiver, pareille au café chaud attrapé dans la rue sous les guirlandes sourdes.


Ici, tout est silence, ici tout est lumière, ici chacun s’en va, pris qu’il est par la danse des affres personnelles : retrouver un ami, préparer un cadeau, cuisiner un menu qui se voudrait meilleur, se battre aussi souvent dans la misère humaine.


Ici, tout est vacarme entraîné par la nuit. Et toi, impassible, immobile, ton étoile éternelle qui ralentit le temps. Qui nous ouvre les yeux. Qui nous replace ici, un rien dans l’univers. Une poussière. Un instant. Une étincelle froide.


Que j’aime cet hiver, ce tout premier hiver, où mon fils, ton petit demi-frère, ouvrira ses tous premiers cadeaux. Que j’aime ce sapin où ta figure est mise, celle de ce petit ange acheté maintenant il y a plus de trois ans en souvenir de toi.


Quand, je l’ai ressorti de sa caisse annuelle, comme on ressort la tombe d’un champ de chrysanthèmes, quand je l’ai ressorti, son auréole s’était brisée. Et je l’ai recollée. Sa fissure à nouveau laisse entrer tes rayons. Et te voilà ma fille de nouveau à présent tout en haut du sapin.


Du haut de ses un an, ton frère, bien qu’il n’en sache rien, regarde aussi vers toi. Et chacun de nous sait que tu veilles ici-bas.



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